Prêt immobilier : il n'y a pas que le taux d'emprunt qui se négocie
Les emprunteurs à la recherche d'un crédit immobilier ont tendance à braquer les projecteurs sur les seuls taux d'intérêt. Mais d'autres points d'attention sont à considérer avant la signature. Et d'abord, l'assurance de prêt. Le coût de cette garantie, qui prévoit le remboursement du crédit si l'emprunteur décède, devient invalide ou est licencié, doit dorénavant être intégré dans le calcul du taux d'endettement. "Avec la baisse des taux d'intérêt, cette assurance pèse de plus en plus lourd dans le coût total du crédit. Il faut non seulement négocier le taux d'intérêt de l'assurance emprunteur, mais aussi les clauses liées à son niveau de protection face aux risques", exhorte Philippe Taboret, DG adjoint du courtier Cafpi.
Par le jeu de la concurrence, l'emprunteur est libre de préférer une assurance individuelle au contrat de groupe proposé par l'organisme prêteur, sous réserve qu'elle fournisse des garanties équivalentes. "Il n'est pas toujours judicieux, pour un client qui a bouclé son budget de prêt avec un bon taux à la clé, de rentrer à nouveau dans l'arène avec son banquier pour espérer économiser quelques dizaines d'euros", relève Ludovic Huzieux, directeur associé chez Artémis courtage. D'autant qu'il est possible de changer d'assurance de prêt par la suite.
Réduction des frais de remboursement anticipé
C'est également le moment de négocier la réduction, voire la suppression, des indemnités de remboursement anticipé. "En cas de revente avant le terme du prêt ou si celui-ci est comblé grâce à une rentrée d'argent anticipée, la banque applique à l'emprunteur des pénalités qui ne peuvent excéder six mois d'intérêt sur le capital remboursé par anticipation ou 3 % du capital restant dû, sachant que c'est le montant le plus faible entre ces deux calculs qui est retenu", explique Cécile Roquelaure, directrice des études d'Empruntis. "Il sera toujours possible de tenter de négocier a posteriori. Mais la marge sera étroite, la banque pouvant imposer à l'emprunteur de souscrire chez elle son prochain crédit", met en garde Ludovic Huzieux.
Il faut aussi se renseigner sur une possible modularité ou un report des mensualités, en cas de diminution ou d'augmentation des capacités de remboursement de l'emprunteur. "Ces dispositions, pas proposées systématiquement, répondent néanmoins à des conditions propres à chaque banque et non négociables", prévient Cécile Roquelaure.
Enfin, rien n'interdit de vérifier si la clause de transfert de prêt, qui offre la possibilité de déplacer par la suite son premier crédit immobilier sur un nouveau bien, figure dans le contrat initial. Une option très encadrée et rarement mise en avant par les établissements de crédit.
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